Toulouse Lesbo... folle ! oh pardon !
Lesbopole !
Deux événements ont animé la ville rose lors du printemps lesbien : le festival en ville, pour quatre soirées du 7 au 10 avril, puis le colloque non mixte sur le thème « L’arme du rire » pour trois jours intenses du 11 au 13 avril. Les lesbiennes ont investi en nombre l’auditorium du musée d’art moderne et contemporain Les Abattoirs, la librairie Ombres Blanches, le cinéma Utopia, le centre de développement chorégraphique, le centre culturel Henri Desbals et la salle des Illustres de l’Hôtel de Ville pour assister à des projections, rencontres, performances chorégraphiques, débats et discours officiels.
A la librairie Ombres Blanches
Au Capitole, nous avons été accueillies chaleureusement par l’intervention de Saliha Mimar, chargée de la diversité, suivie d’une présentation des événements par Jacqueline Julien, à laquelle M. le maire Pierre Cohen a répondu par un discours passionné s’achevant dans une envolée lyrique : « Toulouse Lesbo… folle !… Pardon Lesbopole. ! » Un grand éclat de rire a alors fait frémir les nymphes dénudées des fresques et c’est en toute bonne humeur que l’équipe municipale est venue trinquer avec l’assemblée réunie autour de Bagdam Espace Lesbien.
Salle des Illustres à l'Hôtel de Ville
Le festival en ville nous a proposé cinq rencontres d’une grande qualité artistique et militante pour nous mettre en appétit avant le plat de résistance du week-end. 300 participantes se sont ainsi retrouvées dans le quartier Saint-Agne, à la toute nouvelle maison des associations, gracieusement mise à la disposition de Bagdam par la municipalité (mais le vent ne nous a pas été favorable et la tente qui devait abriter la cafétéria n’a pu être érigée au vu du souffle d’Eole le vendredi matin). Trois journées bien remplies, de 8h30 pour les accros du Qi Gong jusqu’à la fin des débats vers 19h, avant une clôture nocturne en musique lors du concert d’Anatomie Bousculaire et des deux soirées mitonnées par Folles Saisons et la Luna Loca.
     |
||
  |
Venues d’horizons variés (Montréal, Barcelone, Bologne, Florence, Londres, New York, Madrid, Toulouse, Paris, Berlin, Caen, Sydney, Bruxelles, Rennes, Limoges, Marseille, Amiens, Genève…), 25 intervenantes se sont relayées pour présenter leurs réflexions sur différents axes autour du rire, de l’humour et des lesbiennes. De toutes ces interventions dans des champs divers, politiquement fondées et intelligentes, empreintes d’humour et d’émotion, il ressort en définitive que, par leurs actions et leur visibilité, les lesbiennes contribuent à rendre la société moins violente et montrent la voie à suivre à toutes les femmes mais aussi aux hommes qui croient encore que leur manière de gouverner le monde est la bonne… et la seule ! |
|
     |
||
En clin d’œil, les 20 ans du festival Quand les lesbiennes se font du cinéma ont été fêtés de nouveau avec la diffusion du film des VidéObstinées projeté lors de la dernière édition du festival, pour annoncer un autre anniversaire : les 20 ans de Bagdam (Bagdam Cafée à l’origine, puis Bagdam Espace Lesbien après la fermeture du lieu historique). Avec beaucoup d’émotion, nous avons regardé un documentaire sur l’histoire de l’association avant d’applaudir l’équipe d’une trentaine de bénévoles qui ont construit et animé ce printemps lesbien, une extraordinaire réussite tant au plan des nourritures de l’esprit que de celles du corps. |
    |
L'équipe de Bagdam Espace Lesbien
  |
« Ou rire ensemble, comme un récrire le monde ? » écrivent-elles dans leur programme ; nous souhaitons leur donner le moyen de rire largement au-delà de cet événement à Toulouse et pour de nombreux autres rendez-vous. |
  |
 |
En conclusion de ce succinct compte-rendu, laissons la parole à Bagdam : « Mais ce qui ressort d'essentiel de cette nouvelle aventure partagée tous azimuts, c'est que la mondialisation des lesbiennes, dans la rubrique "talents fous", est en parfait état de marche ». |
 |
Contrat rempli après ces « folles » journées à Toulouse... en Lesbopole !