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22e Festival 2010
Chères toutes,
Après des mois de recherches en tout genre - lieu, films, expo, archives... - nous voici fin prêtes à ouvrir une 22e édition un peu spéciale. Nous avons presque tout changé : l’endroit, puisque le Trianon est en travaux, la date, par manque de choix et la durée, pour les mêmes raisons.
Mais nous avons gardé l’essentiel : un festival féministe et lesbien.
Et, croyez-le ou non, cette édition a minima vous réserve de belles choses. Parce que, forcément, elles ont carburé, les filles de la programmation (et elles ne marchent pas à l’eau plate…). Pour vous sélectionner des films et des documentaires pour deux petits (mais grands) jours, elles ont défendu leur choix et leurs coups de cœur, elles ont failli en venir aux mains, s’étriper même et puis… elles ont discuté, tranché, écrémé, mis le chocolat dans le papier, tout ça pour nous livrer une sélection d’autant plus intense qu’elle est réduite autour d’un fil rouge flamboyant et immanquable cette année : les 40 ans du Mouvement de libération des femmes. Avec entre autres une question juste pour nous : qu’ont apporté spécifiquement les lesbiennes au mouvement féministe ? Pour tenter d’y répondre, on va projeter des archives oubliées, envahir l'Espace Reuilly d'affiches de l'époque et d’échanges d'aujourd'hui, monter un hommage inédit à Carole Roussopoulos et à des figures marquantes du féminisme lesbien.
Et immédiatement surgit une autre question : Cineffable a 22 ans, le féminisme 40, mais quel âge ont le machisme et les violences faites aux femmes ? Ne cherchez pas la réponse, elle vous attend dans les 2 longs métrages, 33 courts et 4 documentaires qu’on vous a sélectionnés et elle est toujours la même : de siècles en continents, il ne fait pas bon être femme, féministe et lesbienne. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs et, si beaucoup de réalisatrices ont décidé, à l’instar de Cineffable, de se tourner vers le passé, ce n’est pas hélas ! pour nous montrer combien les choses ont favorablement évolué, mais plutôt comment le retour des intégrismes, du racisme et de l’exclusion font de nos aînées des mamies pas si différentes de nous. Bien sûr, tout n’est pas si accablant. On vous invitera à danser avec Edie et Thea, à vous émouvoir devant le film romantique Elena Undone, et à sourire avec les Topp Twins mais, mais… Sin by Silence vient nous rappeler que le patriarcat machiste et hétéronormé continue ses ravages et que, contre cela, plus que jamais, nous nous devons de raviver les consciences, d’éveiller les jeunes âmes et de rester unies et vigilantes, ou devrions-nous dire... féministes ?
Bon festival !
Edito de la Commission Programmation
Cette année, avec un festival très court(s), nous vous proposons pas moins de 33 courts-métrages issus de 15 pays des quatre continents, répartis dans quatre séances.
Mais aussi deux longs métrages de fiction, Viola di mare, en avant-première 2011 (lundi, 20h), un magnifique film italien basé sur une histoire vraie qui s’est déroulée en Sicile au début du XIXe siècle. Pour pouvoir vivre son histoire d’amour avec Sara, Angela est obligée de changer d’identité et de devenir, aux yeux de tous, Angelo…Elena Undone (mardi, 20h), le nouveau film de Nicole Conn, la réalisatrice de Claire of the Moon, est le film romantique de la sélection. L’amitié qui lie Peyton, une jeune femme lesbienne assumée, et Elena, la femme d’un pasteur anti gay qui n’a jamais expérimenté le grand amour, se transforme peu à peu en une dévorante passion.
Et quatre documentaires, Edie and Thea: A Very Long Engagement (lundi, 16h) : les réalisatrices de The Brandon Teena Story nous reviennent avec ce documentaire drôle et touchant sur une grande histoire d’amour. Celle d’Edie et Thea qui se sont rencontrées à 19 ans lors d’une soirée dansante et qui, passé les 80 ans, continuent à danser ensemble. Topp Twins Untouchable Girls (lundi, 22h) : les Topp Twins sont des sœurs jumelles lesbiennes féministes, chanteuses de country et humoristes reconnues, adorées dans tout le pays. À travers leur parcours, 30 ans d’histoire de la Nouvelle-Zélande féministe... en chansons. Ce documentaire a fait un carton lors de sa sortie en salle dans le pays. verliebt, verzopft, verwegen (mardi,10h) : dans ce documentaire qui a gagné de nombreux prix, une jeune lesbienne s’interroge sur l’histoire des lesbiennes dans les années 50-60 à Vienne, sa ville natale. Après bien des recherches, elle finit par trouver trois femmes qui acceptent de témoigner face à la caméra. Sin by Silence (mardi, 14h) : un documentaire émouvant sur les violences domestiques. La réalisatrice filme le combat extraordinaire de femmes emprisonnées à vie pour avoir tué leurs maris violents, qui se battent pour aider d’autres femmes à rompre ce cycle de violence. Sous réserve : présence de la réalisatrice et de l’une des intervenantes du documentaire.
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40 ANS DE MOUVEMENT DE LIBÉRATION DES FEMMES |
L’année 2010 a été ponctuée et marquée par plusieurs événements
autour de ces 40 ans de Mouvement de libération des femmes (MLF)…
L’édition 2010 de Cineffable sera, elle aussi, traversée par ces 40 ans de
luttes et d’idées, d’actions et de rêves, de construction et d’invention, avec
un regard sur la place des lesbiennes dans ce mouvement. Rencontres,
hommages et échanges, vidéos des années 70 à aujourd’hui en libre accès,
expo, séance consacrée à Carole Roussopoulos... et cette séance
spéciale sont notamment au programme.
Une séance pour vous donner envie d’explorer encore ces 40 ans de combats
et de les poursuivre. En à peine deux heures, nous ne pouvons pas
vous donner à voir toute la richesse de ce Mouvement de libération des
femmes, fort de tant de mouvements et d’actions, d’utopies et d’avancées
concrètes, mais quelques images comme des bouffées de mémoire pour
prendre de nouvelles forces… Des débuts, avec la première manifestation
filmée par Carole Roussopoulos, au sens du féminisme aujourd’hui, avec
les témoignages de la fête du 6 juin à la Flèche d’Or…
Nous avons, par ailleurs, souhaité donner une place à une lesbienne radicale, essentielle à notre histoire de lesbiennes dans ce mouvement : Michèle Causse. |
Au programme :
Y'a qu’à pas baiser, documentaire de Carole Roussopoulos, France, 1971-73
Christiane et Monique - Lip V (extrait), documentaire de Carole Roussopoulos, France,
1976
Corps de parole : « J’existe au nom de tout ce qui n’a pas eu lieu ».
Michèle Causse. (extrait), documentaire de Diane Heffernan et Suzanne Vertue, Québec,
1989
Flèche d’Or, 6 juin 2010, 40 ans de MLF, la fête, documentaire de Barbara Wolman et Joséfine Ajdelbaum
avec des images de Perrine Rouillon et Anne Faisandier, France,
2010
Atalante Vidéos Féministes, 21 ans d’actualités féministes (extraits), documentaire de Denise
Brial, France, 1995-2010
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40 ans de MLF : l’apport des lesbiennes au féminisme, autour de l'exposition
des affiches extraites de l'ouvrage Mouvements de presse, années 1970 à
nos jours - luttes féministes et lesbiennes de Michèle Larrouy et Martine
Laroche. Avec Michèle Larrouy, Martine Laroche (sous réserve) et Suzette
Robichon, rencontre et visite guidée Cineffable. |
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CAROLE ROUSSOPOULOS |
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INSTALLATION VIDÉO
Grâce à une installation d’écrans vidéos
dans l’Espace Reuilly,
Cineffable propose
des films en visionnement à la carte
(liste de films non définitive).
L’occasion de voir ou revoir les films
cultes
de Carole Roussopoulos
Le F.H.A.R
S.C.U.M Manifesto
Lip : Monique et Christiane
Maso et Miso vont en bateau
Debout
Ainsi que des films moins souvent présentés
Yvonne Netter, avocate
Donner, c’est aimer
Qui a peur des Amazones ?
Il faut parler : Portrait de Ruth Fayon
Viol conjugal, viol à domicile
Mariages forcés, plus jamais !
Une liste des synopsis de ces films
sera disponible pour vous guider.
Site de Carole Roussopoulos
www.caroleroussopoulos.com
Remerciements
Hélène Fleckinger, Jackie Buet
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« La télé ne nous représentera jamais,
c’est avec la vidéo que nous nous raconterons. »
Pionnière de la vidéo, Carole Roussopoulos a
réalisé près d'une centaine de films documentaires
de 1969 à 2009. Une caméra militante au
poing et un micro porté vers les sans-voix, elle
accompagne et éclaire les mouvements contestataires
des années 70, luttes anti-impérialistes,
ouvrières, homosexuelles et surtout féministes,
avec intelligence, enthousiasme et humour.
Elle
filme seule ou en collectif. En 1982, elle fonde
avec Delphine Seyrig et Ioana Wieder le Centre
audiovisuel Simone de Beauvoir, centre de production
et d'archives audiovisuelles consacré
aux femmes. Elle y réalise de nombreux documentaires sur l'histoire des
femmes.
En 1984, au sein de sa société Video Out, elle continue son combat
et donne la parole à ceux que l'on entend peu : démunis, détenus, toxicomanes.
Après son retour en Suisse en 1995, elle s'attaque à d'autres fronts
peu documentés, non commerciaux : les personnes âgées, les soins palliatifs,
les dons d'organes, l'excision, les mariages forcés...
Pour cette séance spéciale "Hommage à Carole Roussopoulos", Cineffable
présente trois films datant de périodes différentes, précédés par une "Leçon de cinéma", interview privilégiée donnée en 2000 au Festival international de
films de femmes de Créteil.
Carole Roussopoulos revient sur son parcours
professionnel en une dizaine de minutes savoureuses. |
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MICHELE CAUSSE |
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RENCONTRE DEBAT MARDI 16H00
Michèle Causse, une écrivain à lire
« pour démentir son épitaphe "Ni lue ni approuvée" »
Suzette Robichon, éditrice de Vlasta,
revue des fictions et utopies amazoniennes (1983-1985)
fondée avec Michèle Causse et Sylvie Bompis,
introduira le parcours de
Michèle, écrivain, traductrice, nomade.
Bio de Suzette Robichon
L'écrivain Françoise Leclère
présentera les oeuvres de Michèle Causse.
Site de Françoise Leclère
www.francoise-leclere.com
Après cette rencontre l’occasion de
lire ou relire les œuvres théoriques
de Michèle Causse
Le monde comme volonté et représentation
Une politique textuelle inédite : l'alphalecte
Qui a peur de Valérie Solanas ?
Stratégies d'annulation du genre dans
les paraboles parasites chez Monique Wittig
L'interloquée - Les oubliées de l'oubli - Dé/générée
Quelle lesbienne êtes-vous ?
Contre le sexage
ainsi que ses fictions
L'encontre
Ecrits, voix d'Italie
Dire du corps, corps du dire
Lesbiana, seven portraits
Berthe ou un demi-siècle auprès de l'Amazone
Stèle de Jane Bowles
Rencontre avec Djuna Barnes
Lettres à Omphale
( )
À quelle heure est la levée dans le désert ?
Voyages de la Grande Naine en Androssie
et la voir et l'entendre
dans les videos présentes
sur son site et sur le site suivant
www.teledebout.org
Pour en savoir plus
La page Débats
Le site de Michèle Causse
www.michele-causse.com
Remerciements
Diane Heffernan, Françoise Leclère, Sofi Plisson
Suzette Robichon, Suzanne Vertue, Barbara Wolman
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« Morte à plusieurs reprises, je ne suis pas sûre d'être née. Ce pourquoi toute notice biographique me semble une imposture. Irréelle, voire empruntée à une autre. Ce que je n'ai pas fait m'importe infiniment plus que ce que j'ai fait. Ainsi de ce qui ne m'est pas arrivé. J'ai néanmoins une histoire, laquelle ressemble à une carte de géographie (France, Tunisie, Italie, Etats-Unis, Antilles, Canada), autant de topoï, espaces vibratoires d'intensités variables, qui renvoient des images de mon existence migratoire. Mais à quoi bon en parler ? Qu'on me lise plutôt. Pour démentir mon épitaphe « Ni lue ni approuvée » »
Née, comme son nom l'y prédestinait, sur les Causses du Lot le 29 juillet 1936 à Martel, elle a choisi d'aller dé/naître le 29 juillet 2010, auprès de l'association Dignitas à Zurich.
Michèle Causse a obtenu un diplôme de traductrice à l'Université de Paris, (Sorbonne), a enseigné brièvement en Tunisie, vécu dix ans à Rome où elle a étudié le chinois et écrit un essai sur la condition des caméristes-concubines-courtisanes dans les romans Ming (inédit). Rentrée en France, elle a écrit L'encontre dont Monique Wittig fut la première lectrice.
A vécu pendant huit ans en Martinique et écrit, pour le compte du ministère des droits des femmes une étude sur la stratification ethno-sociale des femmes en Martinique, puis dans la même île, Lettres à Omphale et ( ). A ensuite brièvement vécu à New York où elle a rencontré Djuna Barnes, Jill Johnston, Catherine Stimpson, Joan Nestlé, Kate Millett.
Michèle Causse a été professeure invitée à Rome (chaire d'éducation des adultes), consultante à l'Unesco (département d'alphabétisation, où elle a utilisé la méthodologie créée par Alice Ceresa "l'Unité de bibliothèque"), professeure invitée à Montréal à l'Université Concordia.
Elle a traduit de l'anglais et de l'italien une trentaine de livres (Melville, Gertrude Stein, Djuna Barnes, Mary Daly, Silone, Pavese, Natalia Ginzburg, Alice Ceresa, Luigi Malerba, etc.).
Toute son œuvre poursuit une seule visée : « Faire advenir la langue qui point n'est née », dans une recherche ne dissociant pas le travail d'écriture de sa théorisation.
Michèle Causse laisse 3 œuvres inédites à paraître : deux fictions "Défigures du soi" et "Les belettes et les boas" et un texte théorique écrit avec Katy Barasc, philosophe : "Requiem pour ils et elles : les Sapiens ou la fin d'une imposture", une réflexion sur les conditions de possibilité d'une nouvelle figure sapientale faisant justice des défaillantes catégories de description/prescription assignées à tout sujet vivant. |
« Présenter mes livres est une gageure dans la mesure
où ils ne devraient même pas exister. »
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Michèle Causse s'explique dans une communication faite à Toulouse, à la Librairie Ombres Blanches. |
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Signatures Violette and Co
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Lundi 1er novembre... |
14h00 - 15h30 |
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Manon Loisvaine pour son roman A l'épreuve de ma vie (Editions gaies et lesbiennes) |
15h30 - 17h00 |
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Delphine Pisciotta pour La souffrance d'aimer (poésie) |
17h00 - 18h30 |
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Cae pour son CD Daughters of the Dust |
18h30 - 20h00 |
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Natacha Chetcuti pour son essai Se dire lesbienne. Mode de vie en couple, sexualité et représentation de soi (Payot) |
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