FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
Le 31e festival international du film lesbien et féministe de Paris s'est déroulé du 31 octobre au 3 novembre 2019 à l'Espace Reuilly (Paris 12e). La sélection comportait 56 films. Le festival a accueilli 1455 festivalières adhérentes, soit un nombre équivalent à 2018 et une hausse de 11% par rapport à 2017, précédente édition sur quatre jours. La part des adhésions à tarif réduit diminue (-2,5%) tandis que celle des adhésions de soutien augmente (+1,5%). Par ailleurs, les festivalières contribuent toujours au dispositif solidaire des "tickets suspendus", reconduit pour la sixième année, et de nombreux tickets ont été redistribués à celles dont les moyens financiers sont plus limités. Le nombre total d'entrées aux projections diminue avec un total de 4080 (-12%) sur 16 séances c'est-à-dire cinq de moins que l'année précédente. À nombre de séances égal en 2017, la baisse des entrées n'est que de -1,2%. En conséquence, la moyenne d'entrées par séance augmente de 15,4% par rapport à 2018 mais diminue très légèrement par rapport à 2017.
La sélection du 31e festival présentait 56 films provenant de 19 pays. Des réalisatrices, productrices et techniciennes sont venues rencontrer les spectatrices à l'issue des projections de leurs œuvres.
Les séances les plus attractives reflètent la variété du festival : les longs métrages de fiction Tell It to the Bees (470 entrées), et Wild Nights With Emily (362), les séries de courts métrages Vice Versa (424) et Recto Verso (405), la soirée d'ouverture associant le concert d'Helluvah à une série de courts documentaires (306) et la séance de courts métrages Du Q, du Q, du Q du samedi soir (306). Le long métrage documentaire La vie d'une petite culotte, et de celles qui la fabriquent ainsi que les séries de courts métrages Brisons nos entraves et Vices cachés, ont également attiré les festivalières (respectivement 292, 280 et 229).
Globalement, on constate que les entrées se concentrent plus sur le week-end (58,5%) qu'en 2018 (48%) sans atteindre le maximum de 2017 (59,7%) grâce au nombre d'entrées du vendredi férié. En revanche la fréquentation est prépondérante sur les soirées (52,7%), bien plus que lors des deux éditions précédentes.
Comme chaque année, tous les films en langue étrangère ont été sous-titrés par les traductrices bénévoles de l'équipe, ainsi que tous les films francophones pour permettre l'accès aux spectatrices sourdes et malentendantes, soit un total de 1203 minutes effectives, ce qui représente un nombre d'heures de travail considérable. Au total, 823 minutes de films ont été adaptées d'une langue étrangère, 132 minutes ont été sous-titrées à partir d'une traduction existante et 248 minutes ont fait l'objet de sous-titres spécifiques pour le public sourd (films francophones ou indications sonores dans des films sans paroles).
Avec la thématique "Corps divins", l'exposition du 31e festival présentait les œuvres de six artistes : photographies de Fabienne Forel, de Laurence Le Goffic, de Laetitia Notarianni et de Maïa Taïeb, dessins de Marion Plumet et l'alphabet Brandt créé par la graphiste Stéphane Dupont. En complément, la compagnie La Divine Bouchère a exécuté une lecture performative d'extraits du Corps Lesbien de Monique Wittig en salle de projection lors de la séance de clôture du festival, et la commission exposition a organisé une conférence-débat sur les femmes incontournables au sein du mouvement Bauhaus animée par Stéphane Dupont et Elisabeth Lebovici. La présence des artistes sur l'exposition permet toujours un échange très apprécié des festivalières.
Dans le prolongement des animations autour de la célébration du 30e festival en 2018, une toute nouvelle commission convivialité a initié en 2019 des espaces et moments d'échanges interactifs avec les festivalières qui devraient se développer lors des éditions futures. Les festivalières pouvaient également choisir de participer, sur inscription, à six ateliers (legs et transmission, découverte du Wutao, danse à deux, slam, danse et développement personnel et un moment de partage intime).
Les stands présents au 31e festival étaient : Violette and co (librairie et signatures d'auteures), les éditions Homoromance de Montréal (rencontre et signatures d'auteures), l'auteure de BD érotique Lud, la coopérative Orev Factory (objets sous le sigle Le Cri de la Carotte), les associations Atalante Vidéos féministes et SOS Homophobie.
Comme les années précédentes, des salles ont été louées dans le centre culturel Le Chantier, face à l'Espace Reuilly, pour organiser, en plus des discussions de fin de séance avec les réalisatrices présentes et des ateliers déjà mentionnés, cinq débats et rencontres.
En 2019, les événements Hors les murs ouverts à tous ont été l'occasion de reprogrammer des courts métrages sélectionnés lors des éditions précédentes : une sélection de courts métrages primés lors du 30e festival, avec exposition d'artistes, DJ, bar et atelier effeuillage, à la Bellevilloise (Paris 20) le 23 février; une projection-débat le 1er mars au cinéma Utopia (Bordeaux) en partenariat avec AIDES Gironde; une projection de courts métrages au Printemps des Assoces de l'Inter LGBT à l'Espace des Blancs Manteaux (Paris 4) le 7 avril; une soirée alliant exposition et projection au bar A2 - à d2ux (Bordeaux) le 14 juin; une soirée de projections, rencontres et performances live au Garage MU (Paris 18) le 27 juin dans le cadre de la Quinzaine des fiertés LGBT à l'initiative de l'Inter LGBT; et une présentation de la séance des courts métrages primés du 30e festival au ciné-club de l'association Hystérique à l'université Paris 3 Sorbonne Nouvelle le 18 octobre.
Le résultat de l'exercice 2019 est excédentaire (+876,28 €), grâce au maintien des recettes du festival soutenu par la bonne fréquentation et la modification de la billetterie. Alors que le choix d'une durée réduite à quatre jours a conduit à un chiffre d'affaires en baisse de 6,6% par rapport à l'année précédente, les dépenses n'ont diminué que de 2,9%, en raison d'une hausse des dépenses relatives au lieu. Cela résulte d'une hausse du prix de location de l'Espace Reuilly (+17%) et de prestations de sécurité supplémentaires pour la mise à disposition des salles du Chantier pour accueillir les débats et ateliers (+34%). La tenue du festival sur un week-end de trois jours (vendredi férié) a permis aux adhésions d'augmenter de 2,7% et d'enregistrer une hausse de 0,9% sur les ventes de tickets d'entrées aux séances. La commission restauration a poursuivi son travail d'organisation tout en conservant le souci constant de maîtriser le coût de revient. Il en résulte que l'excédent dégagé est en hausse de 2,3%.
Les dépenses liées au concert d'ouverture reviennent au même niveau qu'en 2017.
Les dépenses pour le catalogue et les documents du festival sont en baisse (-34,3%) et restent très faibles (3,5% des dépenses du festival). À noter que l'impression et le façonnage de la billetterie sont réalisés par un ESAT. La diminution des frais de communication générale se poursuit (-16,1%), du fait de la prédominance des canaux de diffusion numérique (newsletter, facebook,...). La communication dématérialisée est aujourd'hui majoritaire sans coût supplémentaire grâce à l'engagement bénévole des membres de la commission communication. Les événements Hors les murs et les soirées Gouines on Green du 5 juin et Gouines en Feu du 25 octobre constituent également des moyens de communication directe auprès de publics potentiellement intéressés par le festival.
Les frais de fonctionnement diminuent (-19,3%) malgré la poursuite de la hausse du loyer du box de stockage du matériel (+4,1%) et l'augmentation des frais bancaires consécutifs à la demande croissante des fournisseurs d'être réglés par virement plutôt que par chèque. Globalement ces dépenses représentent 12,9% du budget total. La contribution des soirées dansantes représente 3% des ressources.
Les soutiens et dons diminuent nettement (pas de tombola cette année), tandis que les concessions de droits d'utilisation de sous-titres reviennent au même niveau qu'en 2017 après une forte augmentation l'année dernière.
La Ville de Paris a reconduit la subvention de fonctionnement attribuée à l'association pour un montant réévalué à 4 000 €.
La trésorerie est stable mais reste insuffisante à l'approche du festival et plusieurs personnes de l'équipe ont dû avancer des fonds ou régler directement des factures pour un total de 10 000 €.