Exposition 2023

PORTRAITS L

Cineffable présente l'exposition PORTRAITS L. Qu'il s'agisse de Madonnes, d'écrivaines lesbiennes contemporaines, de femmes hautes en couleurs, de lesbiennes moins célèbres, chacune à sa façon rend femmage aux lesbiennes. À l'occasion de la 35e édition du festival, Cineffable rend femmage aussi à toutes les artistes ayant proposé leur vision artistique lors des éditions passées.

Vernissage : vendredi 27 à l'issue de la séance de 19h30 en salle de projection

Cineffable retrouve pour la seconde édition, Marie Docher, marraine de l'exposition, pour la présentation en salle de sa série Et l'amour aussi, lors de la séance d'ouverture jeudi 26 octobre, et pour la signature de son livre samedi 28 octobre à 16h.

Il y a 10 ans, en 2012, la séquence politique dite « du mariage pour tous » nous a montré le manque de représentations des lesbiennes aussi bien dans le débat public que dans l'imaginaire collectif. Alors que nos corps, nos droits reproductifs étaient un enjeu central de la loi, nous étions quasi absentes des plateaux télés, radios et journaux. Etaient invités des hommes, majoritairement, et des femmes opposées à la loi. Ce travail photographique veut créer les représentations qui manquent, faire des portraits, parler d'amour, de solidarités, d'engagement, de ce que 2012 a pu changer ou pas dans nos vies.

J'ai souhaité rendre compte de la grande diversité de celles qui se disent lesbiennes, homos ou gouines, qui « aiment quelqu'un », qui se taisent, qui ont migré vers de plus grandes villes où qui sont restées en régions, de celles qui se sont mariées ou pas, de celles qui sont arrivées par la mer et qui, violées, accouchent ici, soutenues par d'autres lesbiennes...

Série MADONNAS

Peintures de Marina Tziara

Image © Marina Tziara

Site web –

@tziarart

J'ai commencé à peindre mes Madonnas il y a un an, à l'occasion de mon deuxième anniversaire. Deux ans que j'ai dû me battre pour ma vie. Deux ans que j'ai survécu à un féminicide. Deux ans que l'on m'a remplacé la carotide, deux ans que je porte ma cicatrice de 14 cm autour du cou. Deux ans que j'ai appris de première main que le fait d'être une femme a un prix réel à payer. Peu importe que vous soyez mère, épouse, salope, célibataire ou lesbienne, sans enfant, grosse, mince ou pure, cultivée peu importe que vous ayez du succès, que vous soyez une athlète, une artiste, une activiste, une féministe, une travailleuse acharnée, une religieuse ou une sorcière, peu importe ce que vous êtes si vous avez une chatte, vous devez entrer dans une catégorie. Une catégorie qu'ils décident. Une catégorie qui nous définit. Madonnas est un projet et une série de peintures inspirés par des femmes qui savent que cela fait plus de 1000 ans qu'elles n'ont pas pu être elles-mêmes.

3 portraits d'écrivaines
contemporaines lesbiennes

Peintures numériques de Marielle Belou

Image © Marielle Belou

@mariellebelou

Ces trois écrivaines parlent de leur homosexualité publiquement ; le titre des portraits est une phrase de ces écrivaines tirée d'interviews. Nina Bouraoui « Quelle richesse, cette homosexualité qui fut un long chemin ». Virginie Despentes « C'est un grand soulagement pour moi de ne plus être dans l'hétérosexualité ». Constance Debré « Me concernant, l'homosexualité m'a donné une force que je n'avais pas avant ». Le coté géométrique et cassé du portrait montre que l'homosexualité n'a toujours pas une lecture lisse dans notre monde. Mes dessins oscillent entre figuration et abstraction géométrique, entre destruction et reconstruction. Les dessins numériques sont imprimés sur du papier fine art légèrement texturé, ce qui donne un effet de relief, le rendu est proche de la sérigraphie et donne tout son sens au terme Peinture numérique.

Portraits de personnages
hauts en couleur

Photographies plasticiennes
de Middy Sebolavy

Image © Middy Sebolavy

Site web

À travers le spectre iridescent de ses pensées, Middy Sebolavy utilise la photographie plasticienne pour dresser les portraits de personnages hauts en couleur dont l'apparence loufoque est bien souvent le reflet d'une âme néanmoins concernée. Par l'utilisation burlesque ou grotesque de la photo de profil (représentation iconique de l'individu 2.0), ses séries d'autoportraits abordent de manière esthétique et affranchie des sujets tels que la féminité, le féminisme ou encore la liberté d'expression sous toutes ses formes. Artiste engagée, amoureuse des mots comme de la vie, son travail s'inscrit dans une démarche onirique et sarcastique. Elle plonge le spectateur dans un univers à la fois extravagant et poétique, dans lequel origami, paillettes, caricatures et autres fanfreluches font la part belle aux sujets sensibles. Par le biais de portraits malicieusement inspirés, de photos performatives ou d'images intuitives instantanées comme autant d'instants volés, Middy Sebolavy vous invite à lire le manifeste fantasque de ses intimes pensées.

Stéphanie Perrot et Natacha Stroukoff, Pleure pas, fillette !

« Tu pleures comme une fille ! » / « Les femmes, ça chiale tout le temps ! » / « Un homme, c'est fort, ça ne pleure pas » / « Les larmes de la femme moisissent le cœur de l'homme."/ « Rien ne sèche plus vite qu'une larme de femme. » / « Quand une femme n'est plus aimée, qu'elle fasse tout sauf pleurer ! » / « La femme, ça a toujours un coin, où en appuyant, ça pleure » / etc.

Les remarques sexistes sur les pleurs sont pléthores, même en 2023. Et pourtant, pleurer est juste l'expression physiologique de nos émotions. Sur cette vidéo, l'artiste Stéphanie Perrot pleure vraiment car elle était triste, mais à aucun moment ne s'est sentie faible d'avoir pu exprimer ses émotions. A travers cette vidéo, nous voulons dénoncer toutes ces remarques sexistes rabaissantes aussi bien pour les femmes que pour les hommes qui osent pleurer. Ces expressions qui perdurent malgré le temps, les états d'esprits qui évoluent et la soi disante ouverture d'esprit qui les accompagne !

VisiblEs

Dessins, Peintures et Textes de Amandine Brûlée

Site web

À l'occasion de la journée de la visibilité lesbienne du 26 avril 2023, j'ai réalisé une trentaine de portraits de femmes et de personnes non-binaires ayant un lien fort avec l'identité lesbienne. Les personnes représentées ont été invitées à s'exprimer sur ce sujet en répondant à des questions élaborées par Françoise et Marie-Hélène Vigna, créatrices d'une librairie spécialisée dans les thématiques LGBTQIA+ et féministes, à Nice. Textes et images ont été exposés ensemble, offrant un panorama riche et diversifié de ce qu'Adrienne Rich a nommé le "continuum lesbien". Pour Cineffable je présente une diversité de ces portraits ainsi que des croquis et questionnaire in situ.

Le Street Art des Utérus à poil !

Sculpture des Anka Girls (Karly et AnneV)

@duoankagirls

Nous sommes un utérus commun amoureux du Street Art qui se métamorphose en sculpture 3D, en brandissant dans les hauteurs, ses velours velus de fourrure synthétique. Des utérus antéversés, rétroversés, en génuflexion que nous empilons et emboitons pour lutter contre la nature raréfiée des mentalités assises depuis des siècles. Des utérus suggérés, moqueurs ou travestis qui se manifestent sous forme de bestiaires pour interpeller et dévisser des trônes, les culs des empêcheurs de vivre au nom d'une idéologie politico-religieuse bien-pensante. Des utérus en vue qui brisent le silence des femmes et qui désambiancent les théories fumeuses de la femme objet dénuée de toute pensée.

Les Anka Girls, Le Street Art des Utérus à poil !

Collectif effervéSens, Ni les femmes ni la terre

Deux femmes, deux corps, deux voix. Qui dansent, qui jouent et rêvent, dans la matière, à ce que pourrait être le monde de demain, dans le respect des femmes et de la Terre. À ce monde auquel on n'ose à peine rêver tant il nous paraît lointain. Deux femmes, deux corps, mille voix. Qui dansent, qui jouent et croisent leurs histoires avec la grande Histoire, celle que d'autres Grandes Femmes ont avant elles inventé, revendiqué et construit, celle que des "grands hommes" ont voulu rendre toute petite.

Empruntant les mots de Monique Wittig, Starhawk ou encore Wendy Delorme, Ni les femmes ni la terre est une fable écoféministe tissée de mots et de gestes. À la fois poétique, sensible et puissante ; elle rend femmage à celles qui ont subi et provoqué l'Histoire ; tout en inventant la leur. Sans faire l'impasse sur la douleur, les manques et les embûches, et loin d'être une douce utopie, ce spectacle nous invite à prendre en mains notre futur.

du 26 au 29 octobre 2023

Exposition 2023

PORTRAITS L

Partenaires 2023