SYSTÉMIQUE L
Vernissage : le 6 octobre 2023 à 18h à la Maison Escale - Association Basiliade
Marion Plumet présente Y'A UN TRUC QUI PASSE PAS (vidéo)
7 minutes 43 de déni, d'impunité et de toute puissance. France 2023.
Une performance filmée sur le son de la standing ovation au festival de Cannes du film Jeanne Du Barry de Maiwenn avec Johnny Deep.
Evelin Stermitz présente THE MAGIC MIRROR SEES BLACK AND WHITE (vidéo)
"Mirrors have long been associated with female knowledge and power, and mirrors can be fruitfully used to think about how the fantastic represents and responds to everyday experience. The centrality of the magic mirror allows the doubled, divided, or multiplied self that reflects women's psychological experiences to be fully portrayed."
(Source : Veronica Schanoes, Fairy Tales, Myth, and Psychoanalytic Theory: Feminism and Retelling the Tale . Routledge, 2016).
Anra présente SI L'UNIVERS ÉTAIT UN HOLOGRAMME, NOUS SERIONS TOUTES EN TRAIN DE RÊVER (peintures)
À travers la peinture à l'encre de chine, cette série appelée Si l'univers était un hologramme, nous serions toutes en train de rêver propose une réflexion sur la réalité de nos perceptions du monde qui nous entoure. Peut-être nous méprenons-nous totalement sur la nature de notre univers et par là-même le traversons-nous comme dans un rêve.
Lupe Ficara présente MENOPAUSE UND PANDEMIC (peinture)
Cette œuvre est un autoportrait, peint durant les mois du premier confinement, c'est un autoportrait que je définis du type : "sans pitié". Je crois qu'il ne nécessite d'aucune explication, il parle de lui-même. Sa crudité, sa naturalité, sa transposition à travers la lumière, mettent en évidence le malaise et la résilience en même temps. Note de couleur, le petit carré blanc au coin gauche de haut, c'est le résultat d'un des premiers "schnell tests" for covid sorti du Koch Institut à Berlin. Négatif, par ailleurs.
Sophie André présente LES INDIENNES (peinture)
Ce portrait évoque la parole donnée, la liberté.
Les mots pour le dire, les mots qui sont essentiels, pour dénoncer, pour évoquer, pour illustrer, les mots qui veulent souligner, débattre, dénoncer.
Les mots qui veulent sauver nos âmes, notre nature, notre liberté, pour mieux vivre l'instant, le moment présent, ici et maintenant.
Les mots qui nous sauvent, nous donnent l'envie, la rage de vivre, et pourtant le cri n'est pas évoqué ici, à chacun d'imaginer ce qu'il voit, ressent, derrière, dans la partie invisible ou à demi cachée.
Les mots en papier découpés sont recyclés, et forment un collage partiel dans la peinture, traçant les lignes et contours pour donner forme en partie à ce portrait de femme.
Kassoumail (Kassoumail, souvent raccourci en Kas)
La vie nous envoie quelquefois des épreuves, pour moi actuellement c'est un cancer du sein.
Mais cette même vie avec ses tourbillons variés me réserve aussi des instants de sororité et de joie.
C'est un peu là, actuellement, où je me situe. Pendant que le festival battra son plein, moi je serai en chimio donc absente malgré ma participation à l'exposition de "séniores". Incroyable, non ?
Alors un très grand merci à toi Céline d'être venue me chercher dans ma Normandie, de m'avoir convaincue et aidée à trouver les solutions pour m'offrir cette joie d'exposer malgré la maladie qui me retient. Tu resteras, pour moi, une gentille messagère de vie venue me cueillir dans mes vacillements d'énergie. Je voudrais aussi remercier l'ensemble des organisatrices qui font que ce festival perdure pour le plaisir du plus grand nombre. Nous avons beaucoup de chance de pouvoir occuper cet espace festivalier, souhaitons qu'il continue longtemps sur beaucoup de générations.
Mon site a été réalisé en 2016 par ma douce Cynthia, compagne de vie. Vous y trouverez mon mail... Et... A bientôt, pourquoi pas ?
Karyne Lamouille présente HYBRIDE ET SANS COMPLEXE (photographies)
Mes dessins et photographies évoquent un espace à soi comme une chambre à part, un gynécée. Cette "chambre à soi" chère à Virginia Woolf symbolise la chambre de mon intériorité, de mes désirs saphiques en symbiose avec le végétal (la feuille-racine), avec l'ordre cosmique.
Un processus de création que j'exprime par des dessins et des mises en scène de mes compagnes, de ma grand-mère, des autoportraits entre autres lors de voyages en Indonésie, en Inde, en Europe où différentes réalités se superposent sans temporalité, sans frontière, sans jugement...
X.TiN présente la série VARIATIONS AUTOUR DE LA JEUNE FILLE A LA PERLE (peinture)
La jeune fille à la perle ou Jeune fille au turban est une toile que j'affectionne.
J'ai eu envie de la décliner et de l'utiliser comme prétexte ou support à l'étude de femmes diverses : les rebelles inconvenantes, les contraintes ou soumises dans leur corps et en droits, les femmes battues à mort parce qu'elles sont femmes, les jeunes filles excisées au nom d'une tradition.
J'ai peu les mots pour décrire moi-même ma démarche picturale, j'utilise plus volontiers les formes et les couleurs. Je m'attelle à ce que les images « parlent » d'elles-mêmes parce que les couleurs sont les mots du peintre et que la personne qui contemple a la liberté de ressentir au-delà de la volonté de l'artiste. Elle mettra les mots justes, les siens, sur les sentiments que j'ai ressentis et que je tente de partager avec elle.
Charlotte Wojciechowski présente SULPHUROUS BOUNDS (photographies)
C'est à travers des métaphores, stéréotypes et ambiguïtés empruntés à la société, l'histoire et l'histoire de l'art... que j'affirme ma position en mêlant subjectivité, érotisme et militantisme.
Ce constat d'injonction normative me pousse à produire en urgence des photographies, de mettre en place un langage en réaction à une présence écrasée par les normes. Je suis dans la nécessité d'affirmer ces images, d'affirmer ce regard non masculin sur la femme.
Mes photographies sont le résultat de rencontres avec mon quotidien, quotidien que je déplace de son contexte pour en exploiter la vie secrète dans mon imagination, mes rêves, mes fantasmes.
Sulphurous bounds est une série de rencontres avec de la nourriture de mon quotidien qui dans leurs symboliques sont métaphores du sexe féminin mais aussi des organes du plaisir.
Sylvie Valem présente DÉPOUILLÉE (photographies)
Sylvie Valem est une photographe française (née en 62), son travail se construit à la frontière d'une photographie documentaire et d'une investigation autobiographique. Le médium photographique lui permet d'explorer le territoire de l'intime ; elle se concentre sur les failles de la mémoire, la réminiscence de ce qui a été, le désir de ce qui aurait pu être, de ce qu'elle est, de ses réalités et de son utilité.
Dépouillée 2023 Cette série oppose à la négation de l'identité personnelle, la véracité du vivant. L'artiste nous propose une immersion dans l'univers clos de l'hôpital où, pour être identifiable, chacun est réduit à un uniforme. L'hôpital n'est pas le lieu d'une possible guérison mais celui de l'assignation et de l'emprisonnement. Le malade est de corps et d'esprit enfermé dans sa maladie, dépouillé de ses marqueurs sociaux, vêtements et objets personnels.
Céline Bonnarde présente UNE PROMENADE SILENCIEUSE (photographies)
J'ai remonté le fil de mes archives photographiques argentiques durant ce confinement.
Le silence s'imposait à moi. Dans cette immense ville, où le bruit et la cacophonie sont les principaux habitants.
Du jour au lendemain, la vie devait ralentir. Laissant la nature reprendre, en partie, sa place. Le chant des oiseaux succédait aux bruits des moteurs et le ciel profondément bleu remplaçait le gris éternel de la pollution.
Une parenthèse du temps pour me permettre de regarder le passé, prendre le temps de goûter, de loin, à cette si belle nature, que je ne cesse de photographier à chaque fois que je le peux.
Cette promenade silencieuse s'est construite au gré des mers, des plages, des paysages, que j'ai traversé depuis une dizaine d'années. Me laissant aller à imaginer le ressac des vagues, admirer la plénitude de la mer ou percevoir les bruits sourds quand il a neigé.
Comme le dit Christian Bobin, « S'émerveiller, c'est résister ». J'aime me laisser emplir de cette beauté et du calme que m'offre la nature. J'aime contempler, m'asseoir sur un banc, lever la tête et regarder le ciel, les arbres, les feuilles, les couleurs.
Mon Silence.
Isabelle Gabrieli présente PORTRAITS D'ARTISTES (photographies)
Photographe de presse, j'ai vu le travail en festival se dégrader ; besoin toujours plus fort de contrôle de notre travail des managers, exigence de gratuité, accès direct presque impossible aux artistes. Il y a eu un basculement des images exigées : toujours plus propres, plus lisses, nous rendant, nous photographes, assujettis à un carcan similaire pour tous. C'est pourquoi j'ai à cœur de sortir des lignes lorsque je photographie des artistes, quitte à moins vendre. C'est de toute façon devenu une gageure de vivre ses images alors autant essayer de montrer de ces artistes, qui eux nous font souvent confiance, une image plus humaine, avec ses imperfections et ses fulgurances.
Marie Docher présente ET L'AMOUR AUSSI... (photographies) grande commande BnF
Il y a 10 ans, en 2012, la séquence politique dite « du mariage pour tous » nous a montré le manque de représentations des lesbiennes aussi bien dans le débat public que dans l'imaginaire collectif. Alors que nos corps, nos droits reproductifs étaient un enjeu central de la loi, nous étions quasi absentes des plateaux télés, radios et journaux.
J'ai souhaité rendre compte de la grande diversité de celles qui se disent lesbiennes, homos ou gouines, qui « aiment quelqu'un », qui se taisent, qui ont migré vers de plus grandes villes où qui sont restées en régions, de celles qui se sont mariées ou pas, de celles qui sont arrivées par la mer et qui, violées, accouchent ici, soutenues par d'autres lesbiennes...
Chaque image est une aventure construite ensemble, dans un lieu qu'elles choisissent. Il y a des couples, des familles, des célibataires, des poly-amoureuses, des enfants, des êtres dont j'admire le courage qui se racontent, qui pensent et imaginent l'amour.