Exposition 2024
NOS VISIBILITÉS
Connu pour son engagement auprès des femmes et des lesbiennes depuis 36 ans, Cineffable propose un espace de visibilité et de reconnaissance à celles-ci, et, dans le cadre de son exposition Nos visibilités , plus particulièrement à des artistes s'identifiant à cette communauté. Nos visibilités montre fièrement une pluralité de représentation de nos corps, de nos amours et de nos identités à travers le travail de dix artistes. Peintures acryliques, aquarelles, pastels, collages, installations, céramiques et performances donnent à voir une société aux visages qui nous ressemblent. Nos portraits et nos histoires plurielles sciemment effacées par le patriarcat ou l'hétéronormativité sont ici mis à l'honneur.
Vernissage : vendredi 1er novembre à 19h30 en salle de projection, suivi d'un verre convivial à l'issue de la séance, sur la coursive.
Les lesbiennes lisent
Céramiques de Nicole Baillehache
Image © Nicole Baillehache
Artiste céramiste, Nicole Baillehache nous propose une installation d'une dizaine de livres-objets figurant des écrivaines lesbiennes, ou ayant écrit sur des thématiques lesbiennes. Le choix des autrices figurant sur ces livres dénués de page n'est pas anodin. Il s'agit d'écrivaines incontournables de la culture lesbienne auxquelles l'artiste rend hommage : Renée Vivien (poétesse et écrivaine britannique du XIXe siècle), Virginia Woolf (romancière, critique, essayiste, nouvelliste et militante britannique du XXe siècle), Colette (femme de lettres, actrice et journaliste française du XIXe et XXe siècles), Monique Wittig (essayiste, romancière, professeure, philosophe et militante du XXe siècle), Françoise Sagan (écrivaine et dramaturge française du XXe siècle), Audre Lorde (militante et écrivaine américaine du XXe siècle), Golardia Sapienza (comédienne et écrivaine italienne du XXe siècle), et Nina Bouraoui (romancière et parolière française née en 1967).
Piller-Coller
Collages de Catherine Lapeyre
Image © Catherine Lapeyre
Piller des magazines féminins : s'attaquer à la fabrication de la « féminité » et à son exhibition, à la production des codes et à leur reproduction massive, à la surexposition colonisant l'imaginaire et façonnant stéréotypes, prêt-à-penser, prêt-à-désirer. Coller des fragments d'images et de textes : subvertir messages et objectifs d'origine, signes et représentations.
Catherine Lapeyre explore un processus qui est à la fois de métabolisation et de résistance vis-à-vis de la prolifération des images fétiches. Elle oppose à ces dernières ses propres déclarations visuelles. Entre jeu et métamorphose, distance critique, puissance d'expression, détournement de symboles, acte féministe et pratique sorcière, c'est un travail déchétariste haut en couleur et impression qui nous est donné de présenter.
Arroz con leche
Performance de Anaïs Bermeo et Eva Farje Cardenas
Photographie © Inès Pereira
Samedi à 19h30 en salle de projection
Le fort lien artistique et humain existant dans ce duo prend une symbolique très forte dans leur pratique où se mêlent sororité et vécus tel un cri socio-politique, sur les paroles de Amor en Francia (Amour en France ), une musique colombienne de Nidia Gongora dépeignant une histoire de féminicide.
Le texte relate les statistiques liées aux violences sexistes au Pérou, tandis que la chorégraphie imite les mouvements d'un quotidien préparé au harcèlement sexiste, aux abus, aux violences. Le titre, Arroz con leche (Riz au lait ), fait lui aussi référence à une comptine latino-américaine qui illustre explicitement le patriarcat. Il s'agit en bref d'indications sur la façon dont une femme devrait se tenir pour être « bonne à marier » : « une femme qui sache coudre, broder, mettre la table ». Le garçon quant à lui parcourt dans sa voiture la capitale à la recherche de sa future femme en chantant « celle-là oui, celle-là non ». Leur performance riche en signification nous offre une critique féministe approfondie de la culture patriarcale latino-américaine.