FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
Le festival a enregistré une fréquentation en baisse de 10% par rapport à 2004 : 1 502 adhésions (dont 24% à tarif réduit) et 6 342 entrées dans les salles. Parmi les facteurs d'explication, on peut noter la configuration de la période du festival, qui ne comportait pas de week-end de trois jours, et la moindre communication effectuée vers l'extérieur. Le recours aux préventes est également en diminution (-7%); peut-être parce que l'avantage du gain de temps de ce système par rapport au passage en caisse pour souscrire son adhésion et prendre des tickets d'entrée n'a pas été suffisamment mis en avant. Les 168 adhérentes qui ont opté pour le pass (180 en 2004) ont vu en moyenne 13,1 séances chacune (12,7 en 2004).
Sans surprise, les séances les plus attractives au Trianon ont concerné les longs métrages de fiction : Girl Play, Nachbarinnen et Butterfly. À la Halle Saint-Pierre, le nombre de spectatrices est également en baisse, même si plusieurs séances ont vu la salle bondée : suite de courts métrages « Émotions », le programme « La revanche des Dykes » ou encore la reprise de Girl Play. Les débats et rencontres ont également rencontré le succès. Au total, ce sont 68 films, provenant de 19 pays, qui ont été projetés. Une vingtaine de réalisatrices étaient présentes pour accompagner leurs œuvres.
Le choix du film d'ouverture, little man, a fait débat car ce documentaire puissant abordait un sujet difficile, dont certaines ont jugé qu'il n'était pas adapté à l'ambiance de gala de la première soirée, après le concert du groupe Tribad.
Une autre controverse a suivi la présentation du monologue de Carole Baillien, Confessions d'un autre genre, dont certaines caricatures ont choqué des festivalières, qui y ont vu un caractère raciste. Un débat s'est improvisé dans l'espace cafétéria et s'est poursuivi lors du bilan de l'équipe, laquelle assume son choix mais reconnaît n'avoir pas suffisamment accompagné cette performance.
D'un point de vue financier, la baisse des adhésions et des entrées a conduit à l'enregistrement d'un déficit de 10 000 €, malgré la diminution de nombreux postes de dépenses (-6% pour les lieux, -11% pour la technique, -39% en publicité/communication).
Cependant, certaines dépenses ont augmenté, comme la programmation, surtout en raison du coût de transport des films (+39%), et l'impression du catalogue (+6%), tiré en nombre afin d'être distribué gratuitement aux festivalières et mis à disposition dans les librairies, bars et lieux associatifs. Le bénéfice de la cafétéria diminue surtout en raison de la hausse des tarifs des fournisseurs non répercutée sur les prix de vente. De plus, la baisse de fréquentation a entraîné mécaniquement une baisse des ventes et des produits ont dû être jetés (sandwiches, produits frais).
Par ailleurs, la subvention accordée par la Ville de Paris a été réduite cette année (10 000 € contre 15 000 € en 2004) et n'est plus supportée que par l'Observatoire de la parité, suite à la suppression de la part antérieurement versée par la Mission Cinéma. La subvention a été affectée au financement du maintien de la baisse des tickets d'entrée aux séances lancée en 2004, au tirage du catalogue distribué gratuitement, à la location d'un vidéo projecteur supplémentaire, à l'achat de matériel pour la restauration et à la prise en charge de l'adhésion des réalisatrices présentes et des frais d'hébergement pour la participation de deux membres de l'équipe au festival de Londres.
Si le festival n'a pas été l'occasion d'organiser une soirée dansante, faute de disponibilité au niveau de l'équipe, les trois soirées au Tango ont été particulièrement réussies.
La fréquentation de la 9e édition du Best Of Mixte a connu une hausse relative avec 512 entrées sur deux jours, mais le festival reste déficitaire pour la troisième année, surtout en raison du coût important de location du matériel vidéo.
À l'issue de ce bilan, les perspectives tracées pour le 18e festival sont :
• le resserrement sur la période du 27 au 30 octobre 2006 en attendant un week-end de trois jours en 2007,
• le renforcement des efforts de communication (web, média, relais associatifs),
• la reconduction de la demande de subvention à la Mairie de Paris.