FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
Le 22e festival est marqué par sa configuration exceptionnelle : concentré sur deux jours dans une salle de projection unique et avec un calendrier décalé sur le lundi 1er et le mardi 2 novembre 2010. Au final, l'édition 2010 a connu une fréquentation extrêmement satisfaisante, en particulier le jour férié, ce qui n'a pas été sans poser de problèmes en termes d'organisation. Pour une durée raccourcie de moitié et hors week-end, avec 1 100 adhésions, la baisse n'est que de 35%. Sur ce total, la part des adhésions soutien progresse ce qui s'explique partiellement par l'absence de pass cette année. Quant à l'augmentation relative des adhésions à tarif réduit, elle témoigne sans doute des difficultés économiques actuelles. Nous remercions les adhérentes qui ont renouvelé leur cotisation sans venir au festival, pour soutenir l'action de l'association.
Les entrées de salle diminuent plus fortement (-50% en chiffres bruts). Toutefois, 3293 entrées sur douze séances est un score quasiment équivalent à l'année précédente (en moyenne 274 spectatrices par séance contre 287). En effet, en comparant le chiffre 2010 à celui de 2009 ramené à la même durée, la baisse n'est plus que de 0,2%.
La sélection comportait 50 films provenant de 18 pays différents. Les plus fortes affluences concernent les longs métrages de fiction, Viola di mare (589 entrées) et Elena Undone (436), la séance La Valse à mille temps avec le documentaire Edie & Thea (425) et deux séances de courts métrages, Double regard (325) et Jeunesse dans tous ses états (292). La durée restreinte du festival a permis d'atteindre des résultats satisfaisants à des horaires difficiles comme le lundi à 12h (227 entrées pour 40 ans du MLF) et le mardi à 10h (158 entrées pour Amoureuses, audacieuses !).
Seules deux rencontres ont été organisées, dans des conditions difficiles, 40 ans de MLF : l'apport des lesbiennes au féminisme et l'hommage à Michèle Causse. La confirmation tardive du lieu et des dates n'a pas permis d'y mettre en place une installation d'œuvres de créatrices spécifiquement conçues pour le lieu comme le prévoyait le projet de la commission exposition, toutefois une série d'affiches féministes et lesbiennes historiques a été accrochée dans le foyer bar avec le concours des Archives lesbiennes. Et si les contraintes d'installation ont empêché l'organisation d'un concert d'ouverture, quelques volontaires de l'équipe ont su agrémenter les ouvertures des séances phare de leurs performances endiablées.
Les comptes annuels font apparaître un léger excédent (108 €) et le festival lui-même est excédentaire. L'incertitude sur la fréquentation à attendre du fait des circonstances exceptionnelles déjà évoquées ont conduit l'équipe à une extrême prudence dans les dépenses alors que l'affluence s'est révélée supérieure à nos prévisions. Les frais dédiés à la location, à l'équipement technique et à la programmation diminuent en proportion, mais il n'en est pas de même pour la communication car les changements nécessitent un accompagnement important en matière d'information. Bien qu'installée dans un local mal adapté et mal ventilé, l'équipe de la cafétéria a réussi l'exploit de contribuer au financement du festival à hauteur de 3749 € tout en satisfaisant les festivalières.
La subvention de la Ville de Paris, au titre de l'Observatoire de l'égalité femmes / hommes est stable (8000 €).
Autre caractéristique exceptionnelle de cette année 2010 : deux autres événements cinématographiques ont été organisés, Le Printemps de Cineffable les 17-18 avril et Summer of Lez le 3 juillet. Si ces deux festivals ouverts à toutes et à tous n'ont pas équilibré leur budget, ils ont contribué à une visibilité continue des actions de Cineffable, de même que les trois soirées au Tango de la série des Thés au Gazon. Toute cette activité, en plus de la recherche de lieu qui s'est poursuivie tout au long de l'année et de l'adaptation aux contraintes de l'Espace Reuilly, a nécessité un engagement renforcé des organisatrices bénévoles.
En 2011, la recherche de lieu continue en parallèle avec la préparation d'un Printemps de Cineffable exceptionnel et d'une deuxième édition du festival à l'Espace Reuilly qui implique de repenser de nombreux points de l'organisation au regard de l'expérience acquise en 2010. La demande de subvention est reconduite et une provision a été constituée pour tenir compte du report d'une partie de la programmation du 22e festival sur le Printemps de Cineffable 2011.