FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
Le 29e festival international du film lesbien et féministe de Paris s'est déroulé du 2 au 5 novembre 2017 à l'Espace Reuilly (Paris 12e). La sélection comportait 53 films. Le festival a accueilli 1306 festivalières adhérentes, soit une hausse de 3,2% par rapport à l'édition précédente, malgré une durée réduite d'une journée par rapport à 2016. La part des adhésions à tarif réduit augmente (+0,8%) tandis que celle des adhésions de soutien diminue (-3,3%). Par ailleurs, les festivalières contribuent toujours au dispositif solidaire des "tickets suspendus", reconduit pour la quatrième année, et plus de 130 tickets ont été redistribués à celles dont les moyens financiers sont plus limités. Le nombre total d'entrées aux projections diminue avec un total de 4128 (-2,5%) sur 16 séances c'est-à-dire cinq de moins que l'année précédente. En conséquence, la moyenne d'entrées par séance augmente de 27,7%.
La sélection du 29e festival présentait 53 films provenant de 22 pays. 15 réalisatrices ainsi que quelques techniciennes et actrices sont venues rencontrer les spectatrices à l'issue des projections de leurs œuvres. Les séances les plus attractives reflètent la variété du festival : les séries de courts métrages Lez do it! (470 entrées) et Elles avancent, elles ripostent (259), les longs métrages de fiction Signature Move (447), Heartland (377) et Our Love Story (302), le long métrage documentaire Ovarian Psycos, présenté en ouverture avec le concert de Sybella Guillaume (363) et la séance de clôture alliant la performance du collectif La Ramée et des courts métrages français (257). Comme chaque année, tous les films en langue étrangère ont été sous-titrés par les traductrices bénévoles de l'équipe, ainsi que tous les films francophones pour permettre l'accès aux spectatrices sourdes et malentendantes. Globalement, on constate une concentration plus forte des entrées sur le week-end (59,7%) qu'en 2016 et une fréquentation équivalente sur les soirées (49,3%). L'ouverture du festival au spectacle vivant commencée en 2015 s'est poursuivie avec un tableau chorégraphique créé spécialement par Lucie Anceau, danseuse et chorégraphe, dans le cadre de la séance transmission.
Sous l'intitulé « Présences révélées », l'exposition du 29e festival était peuplée de figures libres, parfois fortes et fières, souvent troublantes. Ces individu.e.s défient les frontières et les limites des identités de genre et des normes sociales. Les œuvres - photographies, court métrage et performance participative - ont emmené les festivalières sur des zones plastiques hybrides. De la photographie encadrée au cliché furtif du smartphone, en appartement, en studio ou au milieu des terres agricoles de France ou d'Amérique latine, les artistes ouvrent notre horizon et attisent notre soif de rencontres. La présence des artistes sur l'exposition permet toujours un échange très apprécié des festivalières.
Par ailleurs, l'écrivaine Cy Jung a lu le texte qu'elle a créé à l'issue de la collecte de mots et du jeu textuel organisés au précédent festival et dont l'objectif était d'inventer notre vocabulaire clitoridien.
À la suite du succès des activités proposées en 2016, trois ateliers ont été organisés sur inscription (séance de yoga réveil, initiation à l'auto-défense féministe et création de film).
À côté de la librairie Violette and co, des stands ont été tenus par la revue lesbienne Well well well, la créatrice de t-shirts Sarah Calas, l'association SOS Homophobie et l'émission de radio sur internet Gouinement lundi.
Malgré les difficultés d'aménagement du lieu, l'équipe de la cafétéria a cette année encore régalé les festivalières. Enfin, comme les années précédentes, une salle a été louée dans l'Espace culturel voisin Le Chantier pour organiser trois débats et rencontres en plus des ateliers déjà mentionnés et des discussions de fin de séance avec les réalisatrices présentes.
En 2017, les séances Hors les murs ouvertes à tous ont été l'occasion de reprogrammer des courts métrages sélectionnés lors des éditions précédentes : une sélection de courts métrages primés lors du 28e festival, en partenariat avec le Centre LGBT Paris Île-de-France et la Mairie du 10e arrondissement, à l'occasion du 2e festival des cultures LGBT, et une soirée au Bar'Ouf dans le cadre de la Quinzaine des fiertés LGBT à l'initiative de l'Inter-LGBT. Enfin, des partenariats avec le Centre Evolutif Lilith (CEL) et avec le café associatif Aux 3G ont permis l'organisation de trois soirées de projection à Marseille.
Le résultat de l'exercice 2017 est à l'équilibre de justesse (+78,71 €), notamment grâce à un don reçu en toute fin d'année de l'association Cibel. On constate une baisse du chiffre d'affaires global du festival qui vient principalement de la restauration (un jour de moins) alors que les adhésions sont en hausse de 1,9% et les tickets d'entrées aux séances augmentent de 2,5%. La réduction de la durée du festival (-1 jour) n'a entraîné qu'une baisse de 14% des dépenses relatives au lieu (location et frais de sécurité), du fait que la location du mobilier et du matériel de restauration et l'assurance "annulation spectacle" ont augmenté sensiblement (+25%).
Comme l'année précédente, les dépenses liées au concert d'ouverture du festival ont été minimisées grâce à la contribution militante de l'artiste.
Les dépenses pour le catalogue et les documents du festival ont été réduits (-32,8%) grâce à une remise en concurrence des imprimeurs. Globalement, la part du budget consacrée à la communication est ramenée à 3,6% contre 7,7% en 2016. Il faut y ajouter un effort accru sans coût financier pour nouer des partenariats de communication avec des médias et avec des associations, ainsi que le développement de la communication dématérialisée résultant de l'engagement bénévole de la commission communication.
Les frais de fonctionnement diminuent mécaniquement du fait que les matériels acquis fin 2011 ont été complètement amortis à la fin de l'exercice 2016. Ces dépenses de fonctionnement sont en baisse de 2,6% et représentent 14,3% du budget total. La contribution des soirées dansantes au budget global représente 2,3% (2,9% en 2016) en raison d'une fréquentation qui continue de s'effriter. Bien que les recettes de la cafétéria diminuent (-12,9%), l'excédent dégagé par cette activité est en hausse de 5,6% par rapport à 2016. La commission restauration a porté un effort particulier à améliorer son organisation et à maîtriser les coûts de revient et le coût des approvisionnements a baissé de 30,3%.
Les soutiens et dons sont en augmentation mais moins de sous-titres ont été concédés à titre onéreux qu'en 2016.
La Ville de Paris a reconduit la subvention de fonctionnement attribuée à l'association pour un montant maintenu à 3 500 €.
La trésorerie est stable mais reste insuffisante à l'approche du festival et plusieurs personnes de l'équipe ont dû avancer des fonds ou régler directement des factures.