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Exposition du 27e Festival 2015
VISIBILITE LESBIENNE, pour vivre heureuses vivons visibles !
Malgré l'obtention du mariage pour tous, les lesbiennes sont encore trop peu visibles dans l'espace public. En effet plus de la moitié des lesbiennes fait attention au contexte où elles se trouvent avant de tenir la main de leur partenaire ou de l'embrasser et pour 63 % d'entre elles cette attitude s'explique par la peur des réactions hostiles (Enquête nationale sur la visibilité des lesbiennes et la lesbophobie, SOS Homophobie, mars 2015).
Adam.M, Christelle Vincent-Poupin, photographes et Sophie André, peintre, interrogent cette problématique sous divers angles.
Adam.M
Le travail d'Adam.M consiste à mettre en lumière des réalités humaines qui, bien qu'invisibilisées dans la masse des représentations stéréotypées, n'en sont pas moins existantes et partie prenante de la société actuelle et à venir : celles d'une pluralité de femmes, attachées à leur liberté, s'affranchissant des contraintes, s'explorant intrinsèquement et choisissant de se réaliser comme elles le décident.
Son film Thérèse(s) et Simone(s) a reçu le Prix du public Cineffable 2014.
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107 lesbiennes Flozif # 2015 # Photographie
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107 Lesbiennes # Les 107 portraits qui constituent ce projet sont le fruit de rencontres lointaines, récentes ou suscitées par le projet. Les participant-e-s sont pour certaines ses ami-e-s, ses camarades de lutte, pour d'autres, elles sont des sources d'inspirations, des guides intellectuels, des incontournables. Pour comprendre et interroger leur positionnement en tant que lesbienne dans la société, elle a posé à chacun-e ces 3 questions : Qu'est-ce que ça signifie pour toi d'être visible en tant que lesbienne ? Quels ont été ou sont les moments où tu te sens ou t'es sentie le plus visible en tant que lesbienne ? Quelle(s) est ou sont ton ou tes identités ? Comment est-ce que tu te définis ? Elle ne pensait pas que trois simples questions seraient porteuses d'autant de nuances, de vécus, d'indicateurs sociologiques et politiques. La parole des lesbiennes doit être entendue au même titre que celle des autres, elles sont là, elles le disent ici et ailleurs, regardez-les et écoutez-les, maintenant et encore.
ECCE HOMO, Autoportraits de pratiques transgenres # est le reflet d'un questionnement permanent d'Adam.M sur le genre et la façon dont les représentations y sont liées. Les vêtements sont des marqueurs d'identité de genre très puissants de notre société, largement utilisés pour renforcer les "normes", les stéréotypes, et leur potentiel oppressif. Adam.M propose ici d'aller plus loin, et n'utiliser rien de plus que ce que l'on est, ECCE HOMO (Voici l'homme), forme d'interpellation provocante et mystique. Un corps nu, un corps biologique sur lequel viennent s'inscrire des marqueurs de genre inattendus, inversés et contradictoires. Postures, mouvements, poils, muscles, chairs composent un ensemble qui matérialise des pratiques transgenres tout en dénaturalisant ce qui fait femme et ce qui fait homme. A la fois objet et sujet de l'étude, le corps est une performance trans qui prend la liberté, à chaque instant, de se (re)définir lui-même.
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Instants Volés # Photographie
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Christelle Vincent-Poupin
Après une formation en Histoire de l'Art à la Sorbonne et à l'image à L'ENS Louis Lumière, Christelle Vincent-Poupin se tourne vers la fiction audiovisuelle puis la photographie. Elle s'en sert dans une approche quasi-documentaire pour se représenter et produire des images modèles, absentes ou peu visibles dans l'espace collectif. Son travail montre son intimité et celle de couples dans l'espace public. Elle expose dans des lieux comme la librairie Violette and Co, au Festival international du film lesbien et féministe de Paris Cineffable pour un premier travail présenté en 2006.
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Instants Volés. Couples, de l'invisibilité à l'intimité # est une série qui se compose de photos prises lors de différentes Marches des Fiertés ; instants circonscrits dans le temps et le lieu, où le corps, le couple lesbien peuvent momentanément investir librement l'espace public. Son approche quasi-documentaire, photographié souvent de dos pour respecter l'instant, accentue le mystère et l'élaboration du récit propre du spectateur, tend à révéler une intimité brute, intense, non mise en scène pour l'appareil-photo et le regard voyeuriste du visionneur. Images au plus près des corps, effleurements, gestes, peaux, baisers qui révèlent la diversité des couples dans l'universalité du rapprochement, de la sensualité, du sentiment amoureux. Les formats délibérément petits invitent le spectateur à entrer dans l'intimité de ces instants, de ces corps, le noir et blanc permet de l'extraire d'une contingence spatiale et temporelle trop restrictive. Cette série qui représente le couple, le geste, l'instant, rend visibles des bribes de nos amours, de nos intimités, de nos vies. Elle illustre également la lutte contre la quasi invisibilité quotidienne qui est le lot de la majorité des lesbiennes, elle raconte nos histoires, notre histoire trop souvent tue ou réécrite à travers le filtre de la majorité. Son travail essaye d'être le témoin, le messager d'images qui nous ressemblent pour dévoiler jusqu'au plus intime, jusqu'au grain de nos sentiments...
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Les Amazones # Peinture
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Sophie André
Initialement danseuse, Sophie André suit les cours de l'Ecole d'arts appliqués Duperré et de l'ENSBA. Depuis 2001, elle expose sa peinture mi figurative, mi abstraite, à Paris et en Province, en France et à l'étranger, dans des lieux comme Les Scandaleuses (actuel 3 W), la galerie Yvon Lambert avec le collectif AIDES ou l'Espace Art Gallery à Bruxelles.
Sophie André interroge la visibilité des femmes dans la société et dans l'art. Si une certaine iconographie de la femme est représentée dans le monde artistique, la femme puissante indépendante et libre, est quant à elle sous représentée. De même, les femmes artistes sont peu visibles. Aussi Sophie André interprète-t-elle la mythologie avec ses séries dédiées aux Amazones et aux Danaïdes. Elle travaille le lâcher prise et utilise intuitivement des couleurs vives comme le rouge. Couleur aux symboliques multiples, allant de l'agression à la passion et expression d'une souffrance exorcisée. Le noir et le blanc permettent de souligner et de tracer un mouvement. S'inspirant de la danse, elle joue sur le rythme des couleurs, des lignes et des matières, à l'image d'une chorégraphie picturale.
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Les Danaïdes # Peinture
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Les Amazones # Cette série s'inspire du mythe des Amazones, femmes guerrières, fortes, indépendantes et organisées en société matriarcale. Sophie André le transpose à notre époque en rendant hommage aux Femen qui combattent avec la nudité de leurs corps la société patriarcale.
Les Danaïdes # Cette série s'inspire du sort des Danaïdes, femmes combattantes et condamnées à remplir sans fin un tonneau sans fond. Aussi réinterprète-t-elle ce mythe à son avantage, les Danaïdes sont ici dans le plaisir et la sensualité d'un moment partagé et non plus infligées comme porteuses d'eau.
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Venez découvrir l'exposition et rencontrer les artistes lors du vernissage - vendredi 30 octobre à 18h30
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