FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
Le 28e festival international du film lesbien et féministe de Paris s'est déroulé du 28 octobre au 1er novembre à l'Espace Reuilly. La sélection comportait 81 films provenant de 31 pays. Le festival a accueilli 1261 festivalières adhérentes, soit une baisse de 11,1% par rapport à 2015, malgré un week-end prolongé par un pont suivi d'un jour férié. La part des adhésions à tarif réduit diminue (-29,7%) tandis que celle des adhésions de soutien augmente (+11,8%). En outre, de nombreuses festivalières ont contribué au dispositif solidaire des "tickets suspendus", reconduit pour la troisième année, et près d'une centaine de tickets ont été redistribués à celles dont les moyens financiers sont plus limités. Le nombre d'entrées aux projections diminue avec un total de 4236 (-6,4%) sur 21 séances c'est-à-dire cinq de plus que l'année précédente. En conséquence, la moyenne d'entrées par séance chute de 28,6%.
Les séances les plus attractives reflètent la variété du festival : les longs métrages de fiction Io e lei / Me, Myself and Her (419 entrées) et While You Weren't Looking, présenté en ouverture avec le spectacle musical Quand les mots résonnent par le duo Sails et Natalya N'Rouv (357), les séries de courts métrages Encore une fois (254) et Une fois n'est pas coutume (253), et les longs métrages documentaire The Same Difference et Gender Troubles: The Butches (315).
Bien que de façon moins marquée qu'en 2014 et 2015, les entrées restent largement concentrées sur le samedi et le dimanche (53,5%) et sur les soirées (49,0%).
Avec la performance De l'autre côté de la peau par le duo Futur Oublié, la séance transmission a poursuivi l'ouverture du festival au spectacle vivant commencée en 2015.
Sous l'intitulé « Explorations intimes : nouvelles perspectives sur les corps des femmes », l'exposition présentait les œuvres de cinq artistes : sculptures, photographies, dessins, vidéos et film d'animation. Une tombola, associée à la présence active des artistes auprès de leurs œuvres et à des ateliers Jeu textuel, initiation au Tango Queer et Tantra pour les femmes, a contribué à l'ancrage de l'exposition au cœur du festival.
À côté de la librairie Violette and co, des stands ont été tenus par les associations SOS Homophobie et Education féministe, la revue lesbienne Well well well, la créatrice de t-shirts Sarah Calas et l'éditeur de dvd Outplay.
Malgré les difficultés d'aménagement du lieu, l'équipe de la cafétéria a cette année encore régalé les festivalières. Enfin, comme les années précédentes, une salle a été louée dans l'Espace culturel voisin Le Chantier pour organiser quatre débats et rencontres en plus des ateliers déjà mentionnés.
Les séances Hors les murs ouvertes à tous ont été l'occasion de reprogrammer des courts métrages sélectionnés lors des éditions précédentes en fonction des thèmes choisis avec les partenaires de ces projections : une sélection de courts métrages primés au 27e festival dans le cadre du 1er festival des cultures LGBT avec le Centre LGBT Paris Île-de-France, deux soirées au Bar'Ouf et trois projections à Marseille avec le Centre Evolutif Lilith (CEL).
Le retour à une durée de 5 jours de festival a conduit à une hausse de 11,9% des dépenses alors que la fréquentation en baisse n'a pas permis d'atteindre un niveau de recettes équivalent. Les augmentations portent sur la logistique (location du lieu, matériel pour la restauration et prestations de sécurité). De plus, une assurance annulation spectacle a été souscrite en raison du maintien de l'état d'urgence et des risques liés à la menace terroriste. Les dépenses de communication continuent de diminuer grâce au choix de diffuser les informations sur internet et sur les réseaux sociaux plutôt que sur des supports imprimés.
Les traductions et sous-titrages, réalisés bénévolement, font toujours l'objet d'échanges de visibilité avec d'autres festivals et ont généré un petit apport financier cette année. La contribution des soirées dansantes au budget global (2,9%) diminue à la suite des difficultés rencontrées : annulation d'une soirée au Tango et report de la fête Love On The Clit après le festival.
Les recettes de la cafétéria augmentent de 6,7% grâce à la durée plus longue du festival mais l'excédent dégagé est en baisse de 4,0% principalement du fait d'approvisionnements plus onéreux et de la moindre affluence globale. Les charges de structure diminuent de 9,2%. Les dépenses liées au concert d'ouverture du festival et à l'exposition ont été minimisées, comme les années précédentes, grâce à la contribution militante des artistes et de l'équipe d'organisation.
La Ville de Paris a diminué la subvention de fonctionnement allouée à l'association (-12,5%).
Globalement l'exercice 2016 s'achève sur un déficit de 7 645 €. La reconstitution partielle des réserves effectuée grâce à la collecte 2015 minimise l'impact de ce nouveau déficit mais la trésorerie s'en trouve fragilisée pour l'organisation du 29e festival.