FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM
LESBIEN ET FÉMINISTE DE PARIS
Quand les lesbiennes se font du cinéma
En 2011, l'équipe a dû se lancer très vite dans l'action pour organiser les 22 et 23 avril un Printemps de Cineffable un peu particulier puisqu'il s'agissait de la deuxième partie du 22e festival (sur deux jours en 2010). Une programmation de 30 films quasiment tous inédits et venus de 12 pays, faisant la part belle aux courts métrages (26 au total) et aux documentaires (3 longs et 8 courts), qui a enregistré 611 entrées en 7 séances. Certes, les contraintes de disponibilité de la Salle Olympe de Gouges mise à disposition par la Mairie du 11e arrondissement ont conduit à un choix de dates peu favorables, mais un vrai festival s'y est déroulé, avec trois temps d'échanges et de débats dans un espace dédié (les droits des LGBT en Afrique, la Maison des femmes de Paris et le mariage en question) avec une vraie cafétéria.
Globalement, le 22e festival à l'Espace Reuilly et le Printemps 2011 ont permis de montrer presque autant de films que les années précédentes en 19 séances mais en atteignant un public plus restreint.
Le 23e festival marque le retour à cinq jours ensemble, bien qu'un peu à l'étroit à l'Espace Reuilly. Et vous étiez au rendez-vous : 1505 adhérentes, soit 36,5% de plus qu'en 2010 et seulement 11,5% de moins qu'en 2009, dernière année au Trianon. Dans une salle unique, les 22 projections ont rassemblé 5617 spectatrices (seulement 15% de moins qu'au 21e festival, en 31 séances dans deux salles – Trianon et Halle Saint-Pierre). En moyenne, le festival a enregistré 255 entrées par séance contre 274 en 2010 (et 213 en 2009). La sélection proposait 58 films et 5 clips, provenant de 23 pays sur tous les continents. Les plus fortes affluences concernent la soirée d'ouverture du samedi (concert + long fiction All About Love) suivie des long métrages fiction En Secret (503 entrées) et Three Veils (488 entrées), puis par la séance de courts-métrages de dimanche 17h (464 entrées) et par le très beau film brésilien Como esquecer (357 entrées).
Le 23e festival proposait une exposition complètement intégrée au lieu (au niveau 0 : accrochages de Wanda Savy et Sylvie Valem, installation de Sophie Lannier, œuvres de Catherine Nesa) et au niveau cafétéria et entrées de salle, le studio photo de Suzanne où chacune pouvait se faire photographier sur un lit, en couple, avec des copines...
Deux débats ont eu lieu pour penser et échanger sur des sujets capitaux : « Quand une femme dit NON, c'est NON ! » dimanche 30 octobre et « En mouvement, en action », sur les modes d'intervention militants d'actualité aujourd'hui, mardi 1er novembre, ainsi qu'une présentation des actions de Télédebout, web télé féministe et pédagogique toulousaine qui venait de fêter son premier anniversaire et lançait lors du festival le concours « Buzzons contre le sexisme » ouvert aux jeunes de 10 à 22 ans, invités à présenter des vidéos réalisées avec leur classe ou en équipe sur le thème de l'égalité entre les filles et les garçons et de la lutte contre les stéréotypes sexistes.
Compte tenu de la durée du festival revenue à 5 jours, les chiffres 2011 sont rapportés à leurs équivalents 2009 et non 2010 pour l'analyse détaillée des dépenses. Financièrement le résultat de l'exercice est presque à l'équilibre. Les recettes sont quasiment stables, avec une baisse de 2,24% par rapport à 2009. Côté dépenses, une légère augmentation est enregistrée pour le lieu, liée à l'installation technique pour les projections (+0,5%). Il en est de même pour la programmation (+5,83%) et pour le catalogue avec un tirage supérieur résultant en une hausse de 17,7% du prix. Les frais de communication ont augmenté de 6,6%, hausse imputable en partie à l'augmentation des tarifs postaux notamment pour les mailings. La cafétéria du festival a enregistré un résultat positif supérieur aux années précédentes malgré des conditions encore difficiles de production et d'exploitation (salle traiteur mal adaptée et espace restauration restreint). Le 23e festival offrait une vraie exposition (+37% de dépenses) et un concert avec un coût maîtrisé (opératrice son bénévole).
Côté structure, l'association enregistre une hausse liée notamment à la location d'un box de stockage plus grand et accessible 24h/24. Les frais bancaires ont augmenté significativement depuis 2009. Le Printemps de Cineffable a connu une hausse très importante en 2011 (+116%) s'agissant d'une édition particulière avec des films inédits.
Pour 2012, les perspectives financières sont difficiles à établir. En effet, après un Printemps de Cineffable à l'Espace Jean Dame, le 24e festival se tiendra pour la première fois au Théâtre de Ménilmontant (Paris 20e), un nouveau lieu comportant de très nombreux espaces dont seulement deux salles de spectacle de capacité moindre que les lieux que nous avons investis précédemment. Notre défi est d'y réinventer le festival en espérant que ce soit pour un nouveau cycle et pas pour une seule édition.